Rethinking the Divide: The Natural and the Artificial in Contemporary Jewellery (3/3). Spotlight Artworks by Klimt02

Nous voici arrivés à la troisième et dernière partie de notre série Spotlight, qui explore le dialogue ambigu et captivant entre le naturel et l’artificiel à travers une sélection de pièces de bijouterie contemporaine. Cet article présente une sélection d’artistes dont les œuvres réagissent à un monde en constante évolution, où la notion même de nature semble presque mythique. L’omniprésence de l’artificiel redéfinit notre rapport au vivant, ouvrant la voie à des récits narrés par les artistes interprétant le chaos contemporain, oscillant entre dystopie et espoir.


Partie III: Vers un futur post-naturel: Nouvelles narrations de l'évolution de la relation entre l'Homme et l'Environnement à l'ère de l'Anthropocène

Un chaos contemporain, dites-vous? Un monde régi par des préoccupations environnementales, sociétales et politiques, au cœur du travail de Lucy Pearl Petts.
Tout commence par une sélection d’images, fragments visuels témoignant de l’impact de l’intervention humaine: catastrophes naturelles, pollution, surconsommation. Graphiquement manipulés, ces extraits génèrent des formes, des couleurs, des motifs semblables à des gouffres transitionnels floqués sur ses pièces. 

Considérée comme une réponse aux réalités actuelles, la collection Chaos de Lucy matérialise des talismans porteurs d’espoir face à un avenir incertain. En initiant un dialogue entre l’analogique et le numérique, elle façonne virtuellement des formes évoquant des gisements naturels. Ici, la main humaine modélise une structure qui sera ensuite assemblée par une succession d’éléments, donnant naissance à des bijoux d’apparence imposante, mais d’une légèreté surprenante.


Lucy Pearl Petts. Neckpiece: Amoletum, 2024. PLA, aluminium, recycled 925 silver, freshwater pearls, abalone shell, adhesive.


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Dans ce monde où les frontières entre l'authentique et le reproduit s’estompent, Yarina Dai, diplômée de Rhode Island School of Design en 2024, propose une vision futuriste du bijou, ancrée dans le design spéculatif.

Elle imagine un avenir où la vie ne peut plus subsister sans l’intervention des avancées technologiques. Dans l'un de ses scénarios, une société nommée Naturify, située en 2300, combine bio-ingénierie et objets connectés portables pour concevoir des bijoux vivants, capables de d’interagir avec leur porteur. Dans une autre fiction, un laboratoire se trouve envahi par une nature en rébellion, symbolisant la perte de contrôle de l’humanité face à ses tentatives de maîtriser le vivant par la science.

À l'aide de l’intelligence artificielle et de l’impression 3D, Yarina conçoit des objets hybrides où le numérique fusionne avec l’organique, soulevant ainsi des interrogations sur notre relation au monde naturel et sur les futurs possibles d’une interdépendance grandissante entre biologie et innovation.


Future of Bioengineered Jewelry by Yarina Dai [EP.1] AI Film.



Yarina Dai. Earwear: Rhythm, 2023. 3D printed resin, dye, pigment powder.


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Certains artistes imaginent un futur où l'homme tenterait de déplacer la nature, l'exportant vers de nouveaux horizons.
Ezra Satok-Wolman imagine un scénario dystopique où l’humanité, contrainte à l’exil, survit à bord d’une navette dérivant dans l’espace. Ce contexte a inspiré sa collection, présentée lors de l’exposition SpaceXXX: Mission to Mars à Hannah Gallery en 2019.

Son projet explore la possibilité de produire des bijoux dans l’espace, en utilisant des techniques simples et reproductibles, ainsi que des matériaux réutilisables. Pour la première fois, des bijoux seraient créés en apesanteur, grâce à un connecteur nodal universel et des ressorts en acier inoxydable personnalisés. Ce procédé permet d’assembler des formes géométriques et abstraites, capables d’épouser le corps tout en conservant une mémoire structurelle.


Frame from The Mars Hotel Film. Concept and Jewellery by Ezra Satok-Wolman. Directed by Davin Black. Music by Petit Biscuit Safe (courtesy of PB Music Group).


Ezra Satok-Wolman. Bracelet: T-370, 2018. Titanium, stainless steel springs, 750 gold.


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Et pour clore sur une note d’optimisme, parce qu’un peu de positivité sur l'avenir rassure notre condition, le travail de Khajornsak Nakpan mérite notre attention.
Bien que de nombreux artistes et designers explorent de nouvelles façons de produire des matériaux durables, et que ce sujet mériterait à lui seul un article, concentrons-nous ici sur l'approche de cet Innovative Body Adornment Jeweller.

Conscient du scénario pessimiste qui se dessine pour notre planète, Khajornsak propose une alternative durable et innovante dans l’industrie du design et de l’ornementation corporelle. Il développe un biomatériau issu de bactéries du sol, s’inscrivant ainsi dans une démarche zéro déchet plutôt que d’extraire des ressources de manière destructrice. Son projet de recherche aux résultats concluants, illustre comment la biotechnologie peut être mise au service de la préservation de notre planète. En intégrant la science à la création artistique, il ouvre la voie à un futur où l’innovation matérielle s’harmonise avec l’écosystème, plutôt que de s’y opposer.

 Khajornsak Nakpan. Body piece: Falling in (Me)lanin #2, 2022. Bio melanin fibre and bronze.


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